Voila bien une initiative qu’il convient d’imiter. Pour toutes les grandes villes qui souhaitent abaisser leur émission de CO2, la ville finlandaise de Lahti a trouvé une solution simple, mais qui semble efficace. L’initiative dénommée CitiCap bénéficie aujourd’hui du soutien financier de l’Union européenne.
Des bons d’achats et des récompenses pour inciter les éco-citoyens
Ville jusqu’ici particulièrement dépendante des déplacements en voiture, Lahti a souhaité limiter les émissions de CO2 en proposant une solution non coercitive. Il n’y a donc pas de surtaxe ni d’amende pour les grands pollueurs. La ville utilise plutôt la technique de la carotte en proposant des contreparties aux actions qui participent à faire baisser la production de gaz à effet de serre. Cette nouvelle mesure baptisée CitiCap vise à atteindre les transports durables à hauteur de 50 %.
CitiCap : comment ça fonctionne
Le programme CitiCap fonctionne avec l’aide d’une application mobile. Au départ, un crédit carbone est attribué à chaque habitant. A chaque fois qu’un citoyen se déplace, il renseigne son moyen de locomotion. Les moyens sans émission préservent le crédit carbone (vélo, transports en commun, déplacement à pied). Les moyens polluants entament ce crédit en fonction de la nature du véhicule choisi. Une moto dépensera ainsi moins de carbone qu’un SUV. Ne nécessitant ni carburant ni même courant électrique, le vélo est le moyen de transport le plus économe en carbone.
En fin de semaine, si le crédit carbone n’a pas été épuisé, le reliquat est converti en bons d’achat alimentaire pour acheter un café, en entrée à la piscine municipale, en tickets de bus… Les plus dépensiers en émission carbone devront acheter leur quota. Le programme fonctionne aujourd’hui sur la base du volontariat, mais pourra rapidement être étendu à toute la population.
Un système inspiré du crédit carbone utilisé par les pays
Le système CitiCap n’est pas une nouveauté absolue puisqu’il s’inspire librement du crédit carbone défini dans le Protocole de Kyoto. Dans l’objectif de limiter l’émission de CO2, le crédit carbone impose à chaque pays un quota précis. Les plus gros pollueurs devront payer s’ils dépassent le maximum autorisé. Néanmoins, ils pourront s’arranger avec les nations dont le quota carbone représente une grande réserve inutilisée. C’est ainsi que le marché du carbone a vu le jour.
En France, une telle mesure n’existe pas encore au niveau des localités. Par contre, on voit déjà apparaître des initiatives qui récompensent les foyers qui effectuent un tri méticuleux de leurs déchets. C’est le cas du programme Yoyo qui est aujourd’hui en pratique à Levallois-Perret, Asnières-sur-Seine et Clichy-la-Garenne.
Lathi : un retour positif des participants
Dans une interview accordée par une chaîne du groupe France Télévisions, les habitants de la ville finlandaise de Lahti accueillent positivement le programme CitiCap. Ils estiment que les bons d’achat et les avantages reliés au quota carbone nos émis est une bonne motivation. Ils gardent également en tête l’objectif à plus long terme, c’est-à-dire la préservation de la planète et la lutte contre le réchauffement climatique. En fonction des résultats finaux, l’Union européenne pourrait étendre l’initiative à d’autres villes du Vieux Continent.